10 livres incontournables de la SFFF du XXIe siècle

La période estivale étant propice à l’oisiveté, inactivité dont je suis coutumier du fait de ma profession dit-on (ne cherchez pas le paradoxe), je cède bien volontiers au virus* qui circule actuellement dans la blogosphère (ou le blogocosme, je ne sais plus), accouchant non sans douleur d’une liste d’incontournables à lire (ou pas) cet été. Avec deux contraintes à respecter : seulement des titres de science-fiction, fantasy et fantastique, aucune publication antérieure à l’an 2000. Ouch ! Dans la douleur, on vous dit.

(*Mon petit doigt me souffle que le patient 0 serait l’hôte du blog Nevertwhere.)

Envoyons le générique…

Logo réalisé par Anne-Laure du blog Chut Maman lit !

  • Le Sens du Vent, Iain M. Banks. Bien des titres de l’auteur britannique devraient figurer dans cette liste. Aujourd’hui, j’opte pour ce roman en raison de l’émotion qu’il me procure à chaque lecture. De quoi confirmer que la SF est bien une émotion.
  • Le Fleuve des dieux, Ian McDonald. Le futur d’une Inde cosmopolite où se côtoient la technologie débridée et la tradition millénaire, sur fond de castes et d’I.A. Ceci confirme bien que la SF naît de l’altérité.
  • Rêves de Gloire, Roland C. Wagner. Et si ? La SF et l’uchronie partagent le même questionnement, spéculant pour l’un sur l’avenir et pour l’autre sur le passé. Mais dans les deux cas, il s’agit bien d’établir un dialogue avec le présent. Avec ce roman, le regretté Roland C. Wagner a sans doute écrit son oeuvre majeure, prouvant par la même occasion que la SF reste ouverte à tous les possibles.
  • Plus fort que l’éclair/Sept Redditions, Ada Palmer. L’avenir de la Terre, à l’heure de la révolution des transports, de la fin des nations (mais pas de l’histoire) et de la recomposition de la famille. Avec cette utopie ambiguë, Ada Palmer prouve ainsi que la SF est une expérience de pensée philosophique.
  • Anamnèse de Lady Star, L.L Kloetzner. Fascinante enquête autour de l’événement cataclysmique du Satori, le roman de Laure et Laurent Kloetzner dresse le portrait d’un futur tout en nuance et mystère. Quand la SF se pique de métaphysique…
  • La Fille-flûte et autres fragments de futur brisés, Paolo Bacigalupi. Auscultation du présent à l’aune de ses évolutions futures, le recueil de l’auteur américain dresse en dix textes le portrait d’une humanité condamnée à muer pour survivre. La SF bat au cœur de la nouvelle, je ne cesse de le dire.
  • Au-delà du Gouffre, Peter Watts. Avec l’auteur canadien, l’avenir ne frappe pas à notre porte, il la défonce. En seize textes, on découvre les différentes nuances de noir d’un univers à nul autre pareil, bien moins pessimiste qu’on ne le pense (suivez l’actualité pour vous en convaincre). Laissez-vous séduire par le sex-appeal sense of wonder de la SF.
  • Latium, Romain Lucazeau. Des I.A. orphelines de leur créateur, l’homme. Des entités hantées par l’absence de Dieu, évoluant aux limites de la folie. Une tragédie classique aux dimensions d’un space opera. Avec Latium, la SF navigue sur le souffle de l’épopée.
  • Spin, Robert Charles Wilson. Un texte de l’auteur canadien repose toujours sur un équilibre fragile, entre introspection et spéculation, lui conférant les vertus d’un classique instantané. Avec Wilson, la SF joue avec la théorie des cordes…sensibles.
  • La trilogie du Rempart Sud, Jeff VanDermeer. D’une anomalie topographique à la fin du monde connu, du moins tel que nous le définissons, l’auteur américain suscite l’étrangeté, oscillant entre horreur, paranoïa et apocalypse. La SF prône l’abandon des certitudes.

Bonus Fantasy et Fantastique (parce qu’ils le valent bien) :

Autre liste ici.

 

18 réflexions au sujet de « 10 livres incontournables de la SFFF du XXIe siècle »

  1. Oh, super contente que quelqu’un cite Léo Henry, même si ce n’est que dans la liste bonus.
    J’ai culpabilisé de pas mettre Point du Jour que j’adore dans ma liste, qui est déjà bien trop longue.

    Sinon, je vois que nos listes respectives ont deux ouvrages en commun.

    Du côté de ma PàL, un (le recueil de Paolo Bacigalupi) que je ne finis plus de lire (les recueils me prennent souvent des plombes) et un (Latium) qu’il faudra que je trouve le temps de lire.
    De Watts qui est beaucoup cité un peu partout j’ai Vision Aveugle dans ma PàL aussi. Connais pas le Jeff VanDermeer.

    Belle liste en tout cas !

  2. Ah, je n’ai pas du tout aimé Latium (j’ai rapidement calé). Il y en plein que tu n’as même pas chroniqué, c’est incroyable, dans quelle blogoland vivons-nous ?

    • Le blogoworld d’Orlando, forcément, le land étant fermé. A ma décharge, ce blog n’existait pas lorsque j’ai lu Le Sens du Vent et Spin. Voilà, je n’ai plus d’excuses pour mon inactivité présente. Quant à Rêves de Gloire, j’étais persuadé de l’avoir chroniqué. Sans doute dans une uchronie personnelle. Reste Souviens-toi des Monstres et Plus fort que l’éclair/Sept Redditions. chroniques à venir… (je tease, si je veux) Je pense cependant que le diptyque d’Ada Palmer ne te plaira pas, surtout si tu as calé sur Latium.

      ps : Au-delà du Gouffre est désormais en ligne.

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